Chine, déchets et pollution extrême

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Pollution au sol, des déchets trop nombreux …

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En 30 ans la population de Hong Kong a augmenté de 36%, dans le même temps sa production de déchets domestiques s’est accrue de 80%  et la gestion de ces déchets arrive aujourd’hui à un point critique.

Le rapport 2013 de « World Wide Fund for Nature » (WWF) , concernant l’empreinte écologique de Hong Kong, alerte sur la surconsommation du territoire qui excède plus de 150 fois sa « bio-capacité » (rapport entre le territoire nécessaire pour produire les ressources naturelles consommées, et le territoire réellement disponible). Le rapport souligne que l’empreinte écologique de Hong Kong est la deuxième plus importante d’Asie après celle de Singapour. Cette surconsommation a pour consequence directe, entre autre, une sur-production de dechets. D’après le bureau environnemental de Hong Kong , sa production de déchets domestiques est, elle aussi, largement supérieure à celle d’autres villes asiatiques de développement comparable. Hong Kong produit ainsi chaque jour 1.36 kg de déchets municipaux solides par personne, quand Seoul n’en produit que 0.95 kg et Tokyo 0.77 kg. Or la capacité de la ville à absorber ces déchets est en passe d’atteindre ses limites.

On distingue 3 catégories principales de déchets : les déchets « municipaux » (domestiques, commerciaux et industriels), les déchets de construction et de démolition, et les déchets spéciaux :

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=> Les déchets municipaux représentent plus de 6 millions de tonnes par an. Ils sont collectés à travers la ville et déposés dans des « stations de transfert » où ils sont compactés avant de rejoindre leurs destinations finales, qui sont principalement des centres d’enfouissement des déchets (ils representent 67% des déchets mis en decharges: 45% d’origine domestique et 22% d’origine commerciale et industrielle). 16 sites d’enfouissement ont été ouverts à Hong Kong depuis les années 60, dont seulement 3 sont encore opérationnels dans les nouveaux territoires (les autres, une fois saturés, ont été convertis en parcs, golfs, aires de jeux…) : un au sud-est (SENT, exploité par une filiale de Veolia Environnement), un au nord-est (NENT, exploité par une filiale de Suez Environnement) et un à l’ouest (WENT, exploité par une filiale de Suez Environnement). Moins de la moitié des déchets municipaux est aujourd’hui recyclée, il s’agit principalement du papier, des métaux et des plastiques. Il existe en réalité très peu d’entreprises de recyclage sur le territoire de Hong Kong, et les points de collectes se contentent en majorité d’exporter les matières recyclables. En 2011 par exemple, sur 843 200 tonnes de plastique hongkongais recyclé, seulement 0.5% avait été recyclé localement .

=> Les déchets de construction sont en grande partie inertes (90%) et peuvent être valorisés (travaux publics, recyclage du béton et de l’asphalte). Cependant en pratique ils constituent plus du quart des déchets mis en décharge.

=> Les déchets spéciaux doivent être traités sur site, en décharge ou dans des centres spéciaux de traitement, avant de pouvoir être enfouis .

La pollution atmosphérique à Hong Kong est préoccupante …

La masse grise que vous voyez est un nuage de pollution, en temps normal, on devrait voir les reliefs vert et marrons puis la mer en bleu...
La masse grise que vous voyez est un nuage de pollution, en temps normal, on devrait voir les reliefs vert et marrons puis la mer en bleu…

Hong Kong est notamment confrontée à de violents pics de pollution. Les concentrations moyennes annuelles mesurées depuis 1999 (2005 seulement pour les PM2,5), montrent que le niveau de pollution atmosphérique à Hong Kong est particulièrement élevé, avec un facteur 2 à 3 par rapport aux valeurs seuils conseillées par l’OMS, en fonction des polluants et des sites de mesures. Ces mesures moyennes montrent que l’exposition de la population aux problèmes liés à la pollution est continue à Hong Kong.

Outre ces valeurs moyennes relativement inquiétantes et un nombre d’heures d’exposition à des concentrations hautes et très hautes en polluants important, la pollution hongkongaise est susceptible de varier rapidement et d’atteindre des pics graves à la limite entre « very high pollution » et « severe pollution », non sans conséquences sur la santé publique. Ainsi, 5 pics dont 1 sévère ont été enregistrés en en 2012 et 4 pics dont 1 sévère en 2013, avec un record de pollution en juillet 2012, avec les plus hauts niveaux de pollution jamais enregistrés à Hong Kong.

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En 2013, alors que plusieurs pics de pollution ont été enregistrés au niveau de plusieurs stations de contrôle, en début d’année, Hong Kong a connu un nouveau violent pic de pollution entre le 14 et le 16 avril, avec des concentrations en particules PM2,5 et PM10, respectivement 8 et 3 fois plus élevées que la norme préconisée par l’OMS et dépassant celles mesurées au même moment dans plusieurs villes de Chine continentale. Rappelons qu’une concentration en PM2,5 de 200 μg/m3 est considérée comme « très dangereuse pour la santé ». La ville a été recouverte d’un brouillard épais et irritant, les tours de Kowloon n’étant plus perceptibles depuis l’île de Hong Kong.

Par ailleurs, les conditions météorologiques ces dernières semaines ont été particulièrement favorables à un niveau de pollution constamment élevé.

3. Impact de la pollution sur la Santé Publique et sur l’économie
Emission-de-CO2-en-Chine
Bien que difficiles à estimer car souvent indirects, les effets néfastes de la pollution à Hong Kong sont importants et indéniables, même si difficilement quantifiables. La conséquence immédiate de pics de pollution est une nette augmentation des cas et une aggravation des affections respiratoires et des cardiopathies chez les sujets à risque, et à plus long terme une augmentation des cas de cancers du poumon.

Afin de mesurer les effets sociaux-économiques de la pollution, l’université de Hong Kong (HKU) a développé un index environnemental, le « Hedley Environmental Index » (HEI) [3]. Selon cette étude, la pollution à Hong Kong serait responsable de 3.000 décès par an. Par ailleurs, elle aurait causé la mort de 154 personnes et 325.000 visites médicales rien qu’au moment du pic de pollution de juillet 2012. Elle serait responsable de 257 décès prématurés au cours du mois dernier, dont plus de 100 au cours de la semaine du 4 au 10 décembre, provocant également plus de 250.000 consultations médicales au cours de cette même semaine.

D’un point de vue économique, cette même étude démontre que la compétitivité de la ville est très affectée par la pollution, allant même jusqu’à entraîner la délocalisation de sociétés. Les pertes financières liées à la pollution excessive de l’air sont estimées à 40 Millions de HK$ (soit 4 millions d’euros) par an.

[sources : BE Chine numéro 128 (20/12/2013) – Ambassade de France en Chine / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/74698.htm%5D

3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. je n avais jamais vu de telles photos !!!!!!!!!!!!!! on dirait un film catastrophe, c’est effrayant, je t’assure cela me bouleverse,

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  2. steve legere dit :

    Et pendant ce temps, la Chine nous montre une menace même pas dissimulée :
    Une image inquiétante :
    Sur leur exposition à propos du rover lunaire YUTU, la chine à fait une petite mise en scène, sol lunaire et petit robot, et au fond la Terre. Sauf qu’en y regardant de plus près, on remarque une énorme explosion atomique qui déforme le haut de l’Europe, il semble que ce soit la Russie.
    Comment interpréter cette affiche ?
    Une menace ? Une information cataclysmiques que connaissent les Chinois ? De la provocation ?En tous les cas une telle affiche ne peut être ainsi par hasard !
    l’image:

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