Le secret du cerveau de 4000 ans à l’incroyable état de conservation

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Des chercheurs turcs sont parvenus à expliquer le très bon état de conservation de l’organe découvert sur le site archéologique de Seyitömer Höyük.

Des chercheurs turcs sont parvenus à expliquer l’incroyable état de conservation d’un cerveau vieux de 4000 ans. DR

ÂGE DE BRONZE. C’est une découverte étonnante qu’on fait des archéologues en 2010, sur le site archéologique de Seyitömer Höyük, en Turquie. Sur ce lieu de fouille qui abrite des restes romains, grecs, et phrygiens du II et IIIè siècle, les équipes ont déterré des corps beaucoup plus anciens. Des derniers sont en effet datés de l’âge de bronze, aux environs de 4000 ans.

 

Le point rouge matérialise le site archéologique de Seyitömer Höyük.

ÉTAT DE CONSERVATION. Surprise, dans la boite crânienne à demi ouverte de l’un des corps, les archéologues ont découvert un cerveau dans un état de conservation des plus surprenants.

Le cerveau découvert par les archéologues en 2010.

TISSUS MOUS. Il n’est pas rare de trouver des corps momifiés comme celui de la momie Ötzi (vieille de 4500 ans), découverte en 1991 dans les glaces des Alpes italiennes. Mais il est beaucoup plus compliqué d’expliquer comment, en l’absence d’un froid extrême, certains tissus mous peuvent être conservés. En effet, tout comme les autres organes, le cerveau se décompose rapidement après la mort.

Un environnement sans humidité ni oxygène, favorable à une bonne préservation des corps

Comment expliquer la conservation de celui-ci durant 4000 ans en l’absence de glace ? Les chercheurs issus de plusieurs universités et centres de recherche turcs dévoilent les clés du mystère dans une publication du journal de biologie humaine comparée.

En effet, les quatre corps ont été exhumés au milieu d’une couche de sédiments contenant de nombreux morceaux de bois calcinés. Ce qui a conduit l’équipe à imaginer le scénario suivant : suite à un tremblement de terre les infortunés ont été ensevelis avec leur maison (car la région est dans une zone tectonique très active). Les restes de la maison auraient été ensuite dévorés par les flammes. Cet environnement sans humidité ni oxygène aurait été favorable à une bonne préservation des corps.

« ADIPOCIRE ». Mais cela ne suffit pas à expliquer une préservation des tissus sur une aussi longue durée. Aussi, les chercheurs ont trouvé un autre argument en étudiant la composition du sédiment lui même. Et ils ont découvert que celui-ci est très riche en potassium, en aluminium, en bore et en magnésium. Des éléments chimiques qui réagissent avec les acides gras du corps pour créer une substance peu ragoûtante appelée « Adipocire ».

Lorsque les conditions d’humidité et de température sont adéquates, cette adipocire blanchâtre qui ressemble à du savon se forme partout dans le cadavre et contribue à sa préservation à bien plus long terme. Ce qui expliquerait alors le bon état de conservation du cerveau.

Certes, cet échantillon vieux de 4000 ans n’est pas le doyen des cerveaux fossiles. Le plus ancien actuellement découvert l’a été en Arménie en 2009. Celui-ci serait vieux de plus de 5000 ans. Mais du fait de son excellent état de conservation, l’étude de ce cerveau pourrait nous révéler la présence de maladies neurodégénératives, de tumeurs ou d’hémorragies, et peut-être nous apprendre des choses sur la manière dont ont évolué ces maladies.

Source de l’article :

Erwan Lecomte

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. effectivement voici une belle decouverte, et une avancée vers ce que nous ne connaissons pas,

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